lundi 26 septembre 2016

Simon Veille-poésie

     




           Néolythe



      Quand le créateur grince des dents,
      La mâchoire du monde s’anime
      D’un petit cri métallique, une créature ivre
      Assomme d’une strophe leste la parole d’un beau livre
      Seuls les mots qui salivent dans une bouche de fer
      Sculptent des rimes dans un acier délétère
      Aux tambourins d’un instant peuplé de silences
      Le forgeron s’ébroue de milles transes
      Laissant tomber des astres sphériques
      Qui nomadisent sous la forme d’êtres aromatiques
      Et la créature cerclée de peurs pousse son premier cri
      Dans une symphonie de douleurs infinies
      Laissant perler un étron de taule froissée
      Que l’artiste recueille comme un astre abandonné
      De ses billes au regard fané, le nouveau né vous sourit
      Et vous congédie dans l’idée d’un amour inouï
      Pas d’autres rives dans l’estuaire d’un sculpteur
      Qu’un atelier peuplé de rêves et de peurs
      D’un petit cri ravi, la créature livre
      Sa mélancolie aux plus délicates muses.
      Quand le créateur grince des dents,
      La mâchoire du monde s’anime.

                           S.V.

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