jeudi 5 août 2021

Cordes/Notre-Dame-de-La Vaysse


Dans "Histoire de la Ville de Cordes. 1222-1799" (Société des Amis du Vieux Cordes-SAVC), Charles Portal affirme en se fondant sur les archives que sur des observations in situ du bâti encore visible, qu'un "cimetière était aussi attenant à l'église Notre-Dame. En 1774, il était encore protégé contre les profanations que par un mur de pierres sèches (...) Toutes les inhumations n'étaient pas faites dans ce terrain. Il s'en est fait beaucoup dans les églises. On en compte 52 pour la nef et les chapelles Notre-Dame, dans une période comprise entre 1653 et 1721". Il est certain que le site a été considéré comme lieu de cimetières jusqu'à encore aujourd'hui.
Or, les articles informatifs parus après 2010  dans les bulletins de la municipalité ("Cordes Infos") et de la Société des Amis du Vieux Cordes ne font nullement mention de sépultures... inexplicablement et malheureusement pour celles qui venaient juste d'être détruites.
En 2011, l'Architecte des Bâtiments de France (ABF) laisse entendre (Cordes Infos n°64, "Le Regard de l'Architecte des Bâtiment de France à propos des découvertes faites sur le site de Notre-Dame de la Vaisse") qu'une simple "campagne de nettoyage et de débroussaillage" par le nouveau propriétaire des terrains, lui avait permis d'effectuer ses lectures, ses relevés et dessins. En fait de "nettoyage", au vu et au su de l'ABF, de la Mairie, du Service régional d'Archéologie, ainsi que du voisinage, il y a eu plus de 60 cm de terre et de matériaux qui ont été évacués sur l'emplacement de l'église et sur la quasi totalité des terrasses, notamment celle en contrebas de l'édifice du XIIIe dont il ne subsiste que la salle voûtée du rez-de-chaussée. Deux  tranchées de chaque côté offrent des coupes stratigraphiques. Dans celle qui passe sous l'église, on pouvait voir des ossements en connexion d'un gisant.
Ces travaux "un peu brutaux" comme on les qualifiait dans un bulletin de la SAVC (n°8-2e sem.2011), ont mis au jour et souvent détruit (soubassement du chevet à cinq pans intérieurs en calcaire tailllé) des éléments maçonnés que l'on ne pouvait alors pas devinés quand ils étaient recouverts. Dans le contexte médiéval cordais, certains semblent tout à fait inédits. Il s'agit du "muret semi-circulaire devant l'entrée" et du glacis dans la partie basse du mur nord de l'édifice XIIIe.
Les tranchées sont quant à elles, sont instructives. Une, entaille le substrat d'argile rouge à graviers juste en dessous du plateau calcaire tertiaire. L'autre, traverse des niveaux d'inhumations (très certainement celles citées par CH.Portal), et surtout en plus, montre comment une entrée de la salle voûtée a été bouchée par un mur très épais, et, rélève par la même occasion en son fond, un niveau de sol médiéval (début XIIIe ?) à l'extérieur. Celui-ci est occupé par un édifice dont on ne voit que l'emprise d'un mur droit avec arrachement d'éléments d'un sol intérieur. Cette construction maçonnée se situe à peu près sous le chevet de l'église moderne. Est-ce-qu'elle fait partie de l'église primitive de Cordes ? On peut légitimement supposer à cet endroit son existence ainsi que celle d'autres cimetières dont celui des premiers Cordais et peut-être de leurs prédéceurs.

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